La troisième étape commence comme beaucoup d'autres, c'est-à-dire dans la poussière et de surcroît à 50 kilomètres. Notre équipe prend un départ rapide, nous sommes juste derrière les professionnels. Un départ peut-être trop rapide car je ne vois pas Virginie. Je décide de lever le pied pour la laisser me rejoindre. Alors que de nombreux paquets déboulent à toute allure, toujours pas de trace de Virginie. J'ai peur qu'elle ne soit tombée, crevée. Je décide de poser pied à terre et je fais demi-tour... Je croise mes amis lyonnais qui, abasourdis, me demandent ce que je fais. Je leur explique la situation et comprend qu'ils n'ont pas vu Virginie. Je décide alors de faire un contre-la-montre... pour la rejoindre. En effet, elle est devant ! Nous sommes à côté quand je décide de ralentir. Simplement, entre elle et moi, il y a un nuage de poussière. Dix bonnes minutes de perdues. Nous remontons les différents concurrents avec de bonnes sensations. Mais Virginie se met à voir mal au genou, elle a une tendinite. L'étape sera très longue et nous aurons perdu beaucoup de temps. Nous sommes déjà contents de finir. 6h45 sur le vélo, c'est long, surtout quand on a très mal. Pour l'avoir vécu l'an passé, je souligne le courage de ma coéquipière, tout simplement impressionnant. Je prend conscience que l'on ne forge pas un palmarès comme le sien sans avoir un mental de guerrière... La journée n'est pas mieux pour le clan français car Christain et Denis sont au bord de l'abandon et des délais. Les étapes doivent être accomplies en 10 heures maximum, car les équipes sont après mises hors course.

4ème équipe mixte sur la Cape Epic, certains retiendront que nous sommes au pied du podium, que nous avons la médaille en chocolat. D'autres diront que c'est un exploit car l'équipe cadre_titane a fini cette Cape Epic. Nous dirons simplement que nous avons gagné. Gagné car nous avons fini cette course. Ponctuée de nombreuses embûches, ce ne fut pas toujours une partie de rigolade. Heureusement que les médecins furent aussi agréables que compétents (une sévère tendinite pour Virginie et une inflammation de la rotule pour moi). Les dernières étapes où nous postulions au podium furent des moments indélébiles pour chacun et ont vite gommé un début de course plutôt malchanceux. Mais cette course ne se résume pas qu'à une simple performance ! Que de souvenirs !

Le Raid VTT s'inscrit dans une logique d'endurance extrême avec des enchainements de section entre 24 et 36h. Issus des raids multisports, des marathons XC ou plus généralement des sports d'endurance, environ 150 concurrents relèvent ce défi extraordinaire de relier Die à Gap avec une épreuve nocturne d'anthologie. L'appellation Raid est due au fait que l'on progresse par équipes de deux, sur des territoires très isolés, avec des difficultés techniques importantes (portages, passages dangereux, longues étapes), avec un matériel obligatoire de sécurité.
 

• Première étape de jour 91 km pour 3000 mètres de positif, départ 10h, arrivée prévue vers 17h.
• Deuxième étape de nuit 68 km pour 2100 mètres de positif, départ 22h, arrivé prévue vers 4 h
• Troisième étape 76 km pour 2641 mètres de positif, départ vers 7 h, arrivé vers 13h.

Bref, une nouvelle rude épreuve tant pour nos montures que pour l'organisme de l'équipe cadre_titane.
 
Notre objectif : Finir et gagner la course la plus extrême de vtt en France....
 
Pour plus d'infos, le site officiel est http://www.raid-vtt.fr/

Près de 2000 kilomètres plus loin et de nombreuses heures de selle... L'aventure continue, la préparation se peaufine, les entraînements se font moins bruyants. Chacun concentré sur cet objectif. Nous commençons à réfléchir au matériel à utiliser, aux choix de l'entraînement avant la Cape Epic, aux courses de préparation. Bref, nous y sommes ! Ce mois de février a été l'idéal pour nous entraîner : climat printanier, vacances scolaires, opportunité d'aller dans le sud pour changer d'air et commencer les bosses (merci à Denis Martinon, futur participant de la Cape Epic, de m'avoir accueilli à Sainte-Maxime). Avec Virginie nous sommes assez contents de notre préparation et avons pu rouler assez souvent ensemble. Bien entendu, tout n'est pas parfait car son opération du ménisque en décembre dernier l'a fait parfois souffrir : "sur le vélo, cela va pas trop mal mais je boite seulement le matin". Impressionnante de détermination, c'est un plaisir de partir avec une personne si sympathique.